FN : Le Pen se maintien dans 12 Régions

La crise et dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, le FN a remobilisé son électorat

 

En exploitant ses thèmes traditionnels, immigration ou insécurité, tout en s’offrant un coup de jeune avec Marine Le Pen, le Front National a su remobiliser dimanche son électorat, souvent inquiet ou victime de la crise économique et en partie déçu du sarkozysme.

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Le parti de Jean-Marie Le Pen est "de nouveau audible. Il a profité de la crise économique et bénéficié d’une série de débats de société comme l’identité nationale ou la burqa, et ramené à lui une part non négligeable de l’électorat de Nicolas Sarkozy", remarquait lundi Frédéric Dabi (Ifop).

Le parti d’extrême droite, dont une partie des électeurs s’étaient tournés vers M. Sarkozy à la présidentielle de 2007, a enregistré dimanche, au premier tour des élections régionales, un score plus élevé que prévu : 11,42% des voix (11,55% sans les DOM-TOM où il ne se présentait pas) et 2,2 millions d’électeurs.

Certes, ce score est bien inférieur à celui des régionales de 2004 (14,70% et 3,6 millions d’électeurs) mais n’en exprime pas moins une remontée du parti, après sa déroute aux législatives de 2007 (4,29%) suivie d’un petit 6,8% aux européennes de 2009.

C’est un "bon score, voire un très bon score, qui remet le FN au coeur du jeu politique".

La remontée s’est faite "avec l’affaire Mitterrand quand Marine Le Pen a sonné la charge" contre le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et les expériences de tourisme sexuel évoquées dans un de ses ouvrages, poursuit-il.

Le "passage de témoin s’est alors fait symboliquement" entre la vice-présidente du FN, 41 ans, candidate à la succession à venir de son père, et le président-fondateur du parti, 81 ans. "Cela a donné un coup de jeune au mouvement", dit-il.

Pour Bruno Jeanbart (Opinionway), le FN bénéficie d’une "remontée, mais pas massive. On reste très en deçà du score de 2004", dit-il.

Quant à son électorat, il est "très traditionnel, populaire, plutôt des ouvriers ou des employés, dans des régions traditionnellement fortes pour le FN" qui s’étalent dans un grand arc nord-est/sud-est.

C’est un "électorat que l’UMP a rendu au FN après l’avoir conquis en 2007", dit Emmanuel Rivière (Sofres), un "électorat populaire, mécontent, qui exprime une forme de profond désarroi par rapport à la politique menée, notamment sur les dossiers sociaux".

Le mouvement, qui se maintient dans 12 régions, sera-t-il l’arbitre du second tour ? "On ne peut pas dire que le FN sera responsable dimanche prochain de la défaite de la majorité présidentielle. Il sera l’artisan supplémentaire, plus ou moins décisif, de la défaite de la droite", dit-on à l’Ifop.

Le FN a "bénéficié d’un sursaut qui lui permet de peser sur le second tour", dit Emmanuel Rivière, "il peut capter une partie de l’électorat, mais, à part peut-être l’Alsace, peu de triangulaires sont décisives".

"On tient en mains, en partie, le scrutin du second tour, mais nous ne sommes pas les seuls", dit le FN lui-même, par la voix de Jean-François Jalkh, secrétaire national aux élections.

Le premier tour a produit trois vainqueurs, dit-il, "l’abstention, le PS et le FN". Et un "grand perdant, l’UMP, qui n’a absolument pas su mobiliser son électorat. Nicolas Sarkozy a cru avoir éradiqué le FN et se trouvait tranquille sur sa droite. D’un autre côté, ses électeurs n’ont absolument pas compris sa stratégie d’ouverture à gauche. Il risque d’être perdant sur les deux tableaux", affirme-t-il.

 

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