Sarkozy:Quand les chiraquiens menent la danse

 

Sarkozy: la revanche des chiraquiens ne fait que commencer 

En cette fin septembre, après une rentrée pour le moins difficile, Nicolas Sarkozy donne l’image étonnante d’un Président génétiquement modifié.
Un croisement loupé entre Machiavel et Louis XVI.
Louis XVI ? Le président de la République préfère jouer au monarque et ignorer les français et les engagements qu’il a pris devant eux. Comme le déclarait vendredi Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy fait « penser
à Louis XVI dans son palais qui fermait ses volets pour ne pas
entendre le peuple gronder
« .

Et tel Machiavel, le locataire de l’Elysée est bien plus préoccupé par le renouvellement de son bail et les moyens de parvenir à une réélection que par la situation dramatique que vivent bien des français. L’économiste Emmanuel Todd a expliquait mardi sur
France 3 à propos de Nicolas Sarkozy
qu’un « président de la République qui, en situation de déroute économique, consacre son énergie à pourchasser quelques gitans n’est plus dans sa fonction« .

Ce Sarkozy oscillant entre Louis XVI et Machiavel a peaufiné ses élements de langage et une communication aussitôt publiés dans Le Monde pour expliquer combien il est serein.
« Tout va bien, je vais bien« , « Même pas mal » l’entend-on presque souffler dans les bronches des journalistes accrédités à l’Elysée.

Nicolas Sarkozy va même jusqu’à fanfaronner si fort que ses mots sont couchés noir sur blanc dans Le Canard Enchainé :
« J’ai tout en tête. Mon calendrier, ma stratégie. Je veux cliver. A fond. Pour l’instant, vous n’avez encore rien vu.« 

Pourtant tous les grands fauves politiques ont vu quelque chose de bien différent. Un animal politique blessé.

Oui, Nicolas Sarkozy est affaibli. Il a beau faire passer dans les médias le message de la sérénité, le bateau élyséen prend l’eau de toutes part. Sur la scène intérieure, le « système corrompu » est apparu au grand jour et à tous les français notamment avec l’affaire Woerth-Bettencourt. Et MediaPart n’a pas encore tout publié… En matière de politique économique et sociale aussi, la réforme des retraites comme avant elle la mise en place du plan de relance ont montré que la balance élyséenne penchait du côté des nantis et des très grandes fortunes protégées derrière le bouclier fiscal.
Et la fuite en avant sécuritaire de cet été, même préparée de longue date, démontre que l’Elysée perd pied et a besoin de la peur pour se raccrocher.

Dans le Grand Bleu de l’UMP, les requins blancs chiraquiens ont senti l’odeur du sang. Ils se sont mis en chasse sans perdre de temps. Et ils ont commencé à encercler l’Elysée.

 

C’est l’affaiblissement estival de Nicolas Sarkozy qui a permis l’offensive tout à azimuth des 4 « bébés Chirac«   comme se désignent eux mêmes, François Baroin, Jean-François Copé, Christian Jacob et Bruno Le Maire.

Les anciens « tricards de la Sarkozye » ont pu ainsi sortir à découvert et publier dans Le Figaro une tribune cosignée à 4 établissant « les conditions de la victoire en 2012″ mais qui surtout leur permet d’afficher avec force les ambitions. Les dernières lignes de leur
tribune est limpide
comme de l’eau du grand bleu dans laquelle nagent ces grands requins chiraquiens :

« Si l’on veut entraîner les Français dans une dynamique de réforme, on ne peut pas tout décider depuis les bureaux à Paris. Il faut que le président de la
République puisse s’appuyer sur un trépied solide
constitué d’un gouvernement resserré, d’une majorité parlementaire engagée et d’un parti redynamisé
. »

C’est la transparence selon Jean-François Copé. La transparence de l’ambition affichée, à défaut de la transparence de la politique menée.
Copé vise donc ouvertement la direction de l’UMP tandis Baroin et Le Maire se placent pour Matignon et Bercy.

Et Jean-François Copé pourrait bien arriver à ses fins. Tout Chiraquien qu’il est et malgré la casserole de l’énorme niche fiscale Copé de 20
milliards d’euros
qui plombera le budget de la France pour des années.

Jean-François Copé pourrait obtenir la direction de l’UMP des mains de Nicolas Sarkozy. D’après Le Monde cela se ferait dans six mois seulement, pour ne pas humilier son actuel secrétaire général, Xavier Bertrand, ennemi juré des Chiraquiens.

Pour sauver ce qui peut l’être encore ?
Pourtant d’après un tweet de Nicolas Domenach, journaliste à
Marianne
, c’est loin d’être fait. Un conseiller de l’Elysée lui aurait dit sa certitude :

« Copé ne veut rien, sinon
notre défaite et augmenter la dette que l’on aurait envers lui
! Il n’aura rien
. »

Mais Nicolas Sarkozy a-t-il le choix ?
La droite Sarkozyste s’est complètement démonétisée à forcer de jouer aux porte-flingues du président et de répéter à l’envie et souvent sans conviction des élements de langages sortis de tout droit de l’Elysée. L’épisode estival de frontnationalisation de cette Sarkozye n’aura rien arrangé. François Fillon à Matignon continue de faire de l’ombre à son président. Et le centre-droit a explosé au fil des années rendant à mon sens peu probable l’hypothèse Borloo à Matignon. Quand bien même d’après Rue89, Borloo ne semble pas avoir de doutes
sur sa nomination comme premier ministre
.

Après avoir offert des gages à l’extrême-droite, Nicolas Sarkozy, capitaine d’une navire coule lentement mais surement, doit vite trouver un moyen d’écoper … en rassemblant la droite. Alain Juppé, autre chiraquien historique, est ainsi prêt à entrer au gouvernement.

Reste que confier la barre à un Jean-François Copé et aux « bébés Chirac » est une décision forcément difficile pour Nicolas Sarkozy. On comprend qu’il ne cesse de repousser l’échéance de ce remaniement annoncé si longtemps à l’avance. Il doit bien avoir, tous les jours, à l’esprit ce qu’il a fait subir à Jacques Chirac en étant lui-même patron de l’UMP et ministre de l’intérieur.

Jean-François Copé ne cesse d’ailleurs de le répéter : 
« L’engagement, ce n’est pas l’allégence« .

Avec le quator chiraquien Baroin, Copé, Jacob et Le Maire tenant solidement position à l’intérieur de sa majorité et un Dominique de Villepin bien
décidé à peser depuis l’extérieur
, Nicolas Sarkozy est bien parti pour vivre dans la douleur la revanche du clan Chirac.

Et un Jean-François Copé qui vise ouvertement l’Elysée en 2017 a-t-il vraiment intérêt à favoriser la ré-élection de Nicolas Sarkozy? Copé à qui cette question était posée a jugé cette hypothèse « ridicule ». « Il faut juste être malade
mental pour jouer la défaite de son camp
 » a-t-il répondu.

Malade mental ? Voilà une réponse qui a dû bien faire plaisir à Jacques Chirac qui avait son temps discrètement joué la défaite de Valéry-Giscard d’Estaing…

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